A chacun sa croix !
Sur la place de l’église, à l’entrée d’un village, au bord d’une route, à la croisée des chemins, près d’une fontaine… des croix se dressent encore fréquemment dans de nombreux villages de la commune.
On en compte plus d’une vingtaine le long de nos chemins (Glénic Bourg, Chibert, Vaumoins, Peyzat, Villelot …) Elles sont dans l’ensemble assez simples, en granit en fer forgé ou encore en bois.
Certes, elles sont le symbole de la christianisation, traduisant nos racines chrétiennes, mais elles avaient aussi des fonctions précises comme en atteste par exemple l’ordonnance sur les Eaux et Forêts de 1669 : Louis XIV ordonnant de planter des croix pour servir de balises.
La croix du Bourg de Glénic, par exemple, autrefois située au centre du village, face au porche de l’église, date de 1810 et marque l’importance du bourg qui réunissait les habitants de la commune lors des fêtes et des offices religieux.
Elle s’apparente à une croix hosannière, le terme d’hosanna désignant le dimanche des Rameaux. On y déposait le buis le jour de la fête des Rameaux.
Elles peuvent également marquer l’entrée d’un village (Peyzat, Vaumoins, Villemôme) ou encore indiquer un croisement comme la croix en fer forgé située au carrefour de Villegondry, Villely, le Mondoueix ou bien celle érigée au croisement des routes de Villejavat-Villeput.
Elles servaient dans ce cas de repères, mais aussi étaient un but de procession telle que celle relatée par l’abbé Michel Pénicaut, ancien curé de Glénic : « Le 29 mai 1889 a été bénite sur le parcours de la procession des Rogations (bénédictions des près et des champs trois jours avant l’Ascension), la croix de Villely-Villegondry, sur le chemin du Mondoueix. » (Glénic : Jean-Claude et René Pruchon, 1994).
Les croix de chemins (croix de la route du cimetière, celle du chemin des écoles à Villelot, la croix de La Chassignole…) indiquaient la voie et jalonnaient pour certaines le dernier voyage des morts du village à l’église. Le convoi funéraire s’arrêtait à la croix et on récitait une prière avant de poursuivre le chemin.
La croix peut aussi indiquer un ouvrage important comme la croix de Villelot qui indique la fontaine (l’eau était sacrée), seul point d’eau du village pendant très longtemps ou bien la croix de la Fontaine de Saint-Ménour sur le sentier reliant Glénic à Anzême (croix de pèlerinage). Les villageois partaient du Bourg invoquer le saint pour qu’il fasse pleuvoir ou bien les femmes le sollicitaient pour qu’il leur trouve un époux !
La croix du cimetière se trouve à l’intérieur du cimetière. A ses pieds se trouve une dalle de pierre. On y déposait le cercueil pour rendre un dernier hommage au défunt avant la mise en terre. Enfin, deux petites croix sont visibles, incluses dans le mur du cimetière mais, leur présence relève plutôt du réemploi, par le maçon, de croix délaissées.
Les croix de la commune ont presque toutes été brisées à la Révolution par les seigneurs de Peyzat : MM. Beaufils sauf celles de Villelot et de Villemôme qui ont été cachées et celle de Peyzat protégée par un des villageois qui menaça de mort les seigneurs s’ils y touchaient.
Partir à la découverte de ce patrimoine dont la diversité fait le charme, c’est partir à la découverte de notre histoire, de nos villages et de nos paysages.
Vous pouvez être assuré que ce sera tout le contraire d’un chemin de croix… !
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